C’est un de ces matins bénis de début d’été, où tout est beau. Les fleurs de l’olivier et du faux jasmin embaument, le vent est frais et le ciel d’un bleu éclatant. Ça  pousse, partout partout, il y a du ménage à faire et des aménagements à améliorer, le chat noir aux pattes blanches traverse la pelouse d’un pas décidé et sans gêne et dans les talles des juliennes des dames, les premiers bourdons font leur travail. La fontaine roucoule, il y a aura beaucoup de fleurs dans les clématites,  pas encore de maringouins en  vue et les coccinelles et leurs larves ont l’air à venir à bout des colonnes de pucerons noirs dans les achillées. Il y a bien ça et là dans la pelouse quelques vilains trous  qui pourraient m’agacer, mais puisque j’ai lu hier qu’à Montréal et en Montérégie, on subit une infestation de vers blancs qui mangent le gazon par la racine, je me félicite d’avoir des ratons-laveurs qui ont élu domicile sous la cabane du voisin et qui raffolent des vers blancs (à moins que ce soit la mouffette?). C’est ainsi que le jardin qu’on laisse pousser et auquel on épargne les poisons se tient en équilibre, comme un grand.